mardi 31 août 2010

Une formule à peaufiner

La saison touristique tire à sa fin. Ou plutôt sa version tourisme de masse qui voit se déverser sur nos plages des flots de visiteurs attirés particulièrement par les sortilèges de la mer, le miroitement des grains de sable, et les rires éclatants de l’astre solaire.

Le tout agrémenté d’un zeste d’animation souvent ficelée à la va vite, l’essentiel étant d’empêcher le touriste de bailler aux corneilles. Inutile de préciser que cette formule qui a eu son heure de gloire au temps des pionniers de ce secteur, il y a quelques décennies, ne satisfait plus l’attente du touriste. Ce dernier est à la recherche de nouveaux horizons d’accomplissement de soi par un accès facilité à la culture, au patrimoine, à l’environnement, à la connaissance de l’Autre, etc. L’absence de réponse à ces nouveaux besoins conjuguée à une qualité moyenne du service fait que le tourisme tunisien fait actuellement du surplace.

Les hôteliers en ont conscience et leurs doléances remplissent les pages des journaux. Mais ils n’ont pas l’air de vouloir essayer de nouveaux traitements. Et pourtant ils détiennent une occasion en or pour entreprendre une véritable révolution en la matière, une profonde mise à niveau des activités relevant de l’animation. Cette occasion leur a été fournie cette année par le mois saint de Ramadan.

C’est une excellente aubaine pour offrir aux clients un kaléidoscope chatoyant de notre vécu quotidien, un quotidien à la riche palette civilisationnelle, englobant la gastronomie, les rituels religieux, les  mille et un aspects de la vie artisanale, le partage des tables d’Iftar, les saveurs de nos soirées ramadanesques. Plongées dans ce train-train de notre vécu, qui nous paraît à nous assez répétitif mais qui leur ouvre à eux les portes des splendeurs des mille et une nuits.

Et il y a surtout les longues nuits de Ramadan, meublées à l’envi de soirées culturelles, de visites à des monuments qui revêtent en nocturne des habits de lumière, de quoi remplir le cœur du touriste de joie et même d’émerveillement. On peut même amener le touriste à le faire participer à des débats culturels, à un dialogue des civilisations au lieu de le laisser confiné entre les murs de sa chambre, le sable de la plage et les tables du restaurant.

Hélas, la mayonnaise ne semble ne pas avoir pris. Peut-être est-ce dû au fait que le mois de Ramadan chevauche une période d’activité et le début de la saison creuse. Ce qui a pu rendre bancale la saison touristique. Mais, comme dans les prochaines années, le mois saint s’intègrera parfaitement dans le canevas de la période faste (juillet-août), il est à espérer que ceux qui veillent aux destinées du tourisme peaufinent la formule.

L’Expert

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